Raoul Carré

Raoul Carré , Autoportrait de l'artiste, gouache sur toile, 61x50 cm, 1930, 1937.1.57.
 Collection musée d'Art et d'Histoire de Montmorillon (mahm)

1868 : Naissance, le 23 octobre 1868 à Montmorillon de Louis-Paul-Raoul Carré fils de Jules-Félix-Marcel Carré, peintre décorateur en bâtiment et de Berthe-Louise Bon.

Vers 1886 — 1899 : Grâce à une bourse d'étude que lui accorde le département de la Vienne, il part suivre les enseignements de Jean-Léon Gérôme, Luc-Olivier Merson et Gustave Moreau à l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts à Paris.

1898 : Raoul Carré expose pour la première fois au Société des Artistes Français auquel il restera fidèle jusqu'en 1933 avec une certaine irrégularité dans sa participation.

1900 : Raoul Carré est chargé avec Léon Oble du décor du pavillon poitevin, l'Hostellerie de Mélusine, à l'Exposition Universelle de Paris. Le créateur de ce bâtiment ne serait autre que Joseph Carré, architecte et frère de Raoul Carré. Georges Turpin, dans le discours qu'il prononça aux obsèques du peintre en 1933 affirmait que
"C'est dans ses tableaux du Poitou, tout fredonnant du bruissement des eaux de la Vienne et de la Gartempe, tout humides de la fraîcheur des gras pâturages, tout papillotants du visage des petites villes, qu'il se réalisa pleinement. Ainsi la poésie vivante de son pays s'exalte dans son œuvre, comme elle palpitait dans son cœur".

1902 : Il s'installe dans le quartier Montmartre. Il entre au Salon des Indépendants. Cette même année, il expose aux Salon des Beaux-arts le tableau intitulé « Vieux Pont en Poitou ».

1904 : Il présente ses premières œuvres au Salon d'Automne. Il expose les tableaux suivants : Brouillard sur la Seine ; Bords de la Seine ; Place de l’église de Fouesnand.

1907 : Mariage avec Rose Martinat.

1910 :  Il présente ses œuvres au Salon d'hiver

1925 : Premier voyage en Corse.

1930 : Raoul Carré devient membre de la Société des Tuileries.

1933 : Quelques mois avant son décès, le 2 octibre 1933 à Paris, Raoul Carré se rend en Bretagne pour y peindre ses dernières toiles. Dans une lettre qu’il adresse en mars 1933 et publié dans la revue régionaliste La Grand’Goule, il écrit

« Il est bien triste pour un peintre de voir s’atténuer la lumière et disparaître progressivement les formes. Pour ménager mes yeux, j’étais allé cette année en Bretagne, espérant y trouver un temps gris. Le ciel en a décidé autrement en versant ses rayons lumineux avec une prodigalité si généreuse que la Bretagne, par ce soleil torride, devenait une province du Midi, et, devant cet éclat inaccoutumé et imprévu, je suis resté ébloui, même à travers mes lunettes noires. C’était pour moi l’impossibilité de travailler, et pendant une huitaine je fus incapable de peindre. J’ai jugé de la difficulté qu’il y a de simplifier les choses qu’on ne voit pas bien. Il semblerait que ce que l’on voit mal doit se simplifier de soi-même. Il n’en est rien. Il faut voir parfaitement la forme pour pouvoir élaguer mes détails intérieurs superflus. Alors je choisis les brumes du matin, les quelques moments nuageux et gris qui me permirent de n’être pas tout à fait aveuglé et de faire quelques études que j’exécutai à moitié par cœur. J’ai essayé de rendre non pas ce que je voyais, mais la sensation de ce que je ne voyais pas. Ce qui m’a amené, au lieu de peintures très écrites, à des enveloppements imprécis où les vides jouent plus que les pleins. Ce sera pour moi une nouvelle recherche intéressante, si elle peut durer ».


1934 : Exposition posthume de 41 œuvres de Raoul Carré organisée par l'Orientine, le 16 juin 1934 à Poitiers.Georges Turpin, dans l'hommage qu'il consacra au peintre pour le Salon d'automne de 1934, écrit
" Ce Poitevin, fils et petit-fils de peintres, aura été l'un des mailleurs paysagistes de sa province natale dont il a exécuté, au cours de son existante, de fraîches et lumineuses images. Car c'est encore sur les bords de la Gartempe et de la Vienne, ombragés à souhait, et dans les petits bourgs aux marchés grouillants, aux vieilles rues pittoresques qui laissent entrevoir un clocher pointu, qu'il aura trouvé ses motifs de prédilection dans lesquels il aura mis un plus que son talent, c'est-à-dire le meilleur de son cœur".

1936 : George Millet, le neveu de l'artiste, œuvra très activement auprès de sa tante Rose Carré pour concrétiser cette donation au musée de Montmorillon et de Poitiers. Le courrier qu'elle adresse au musée de Poitiers permet de mesurer l'étendu des collections personnelles de la veuve Carré :
" Je tiens à votre disposition une certaine quantité de toiles de mon mari de différentes grandeurs et de genres différents [...] une partie étant composée d’œuvres anciennes, l'autre d’œuvres beaucoup plus récentes [...]."

1937 : Inauguration du musée municipal de Montmorillon.

1988 : Exposition organisée par le musée Sainte-Croix de Poitiers à l'espace-galerie de la Caisse Régionale du Crédit Agricole.

2006 : Début des restaurations des œuvres de Raoul Carré, du musée de Montmorillon.

2007 : Première exposition à Montmorillon dédiée à l'artiste : Raoul Carré, les œuvres restaurées.